Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dide. Pas très commode par exemple. On fera comme on pourra. Miess, mon p’tit, pouvez pas savoir comme je suis content…

— Tiens !… On m’avait dit que vous étiez marié…

Gérard, pris d’assaut, ne trouvait rien à ajouter. Puis, après un temps :

— Oui, en effet, j’ai été marié.

— Et… votre femme ?… elle ne vous embête pas trop ? continua Miess, sans avoir tiqué ; c’est que voyez-vous, les femmes… Vous vous rappelez Blanche et Myrto ?

— Mon Dieu !… je vous raconterai. Tenez, d’ailleurs, puisque vous voilà à ma porte et loin des gêneurs voici en deux mots la chose : Je suis cocu ; ma femme a fichu le camp avec un russe deux mois après le mariage…

— Deux mois après. Comment ? Vous avez pu rester deux mois marié ? se contentait d’observer Miess, imperturbable.

— Je l’aimais beaucoup, avoua Gérard la voix grave, très simple pourtant.

— Comme vous êtes drôle ! argua l’autre. À propos, avez-vous des livres neufs sur la flagellation ? Non ? oh ! bien ça n’a pas d’importance pourvu qu’on trouve ici des cigarettes à bout doré. Vous