Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXII

Lorsque le lendemain, au premier soleil, Nannina, la petite bonne de seize ans à la mine de poule, vint frapper à la porte de Gérard Maleine, le sculpteur, très endormi encore, ouvrait les yeux, les refermait, étendait le bras pour une caresse, s’apercevait de l’absence de Muriel… Brusquement il se rappelait le lourd sommeil qui avait vaincu son attente… Elle aura fait chambre à part, pensait-il, et pour aller la surprendre, se levait. Mais Nannina, entrant, tendait une lettre, et par la même occasion, avec l’innocente cruauté des gens sans tact, disait : Ma dov’é la Signora ?

Dov’é la Signora ? Un instant, sans comprendre, Gérard fixait Nannina, avec un air si drôle probablement, que Nannina éclatait de rire.