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Dès que vous aurez fini au club, retrouvez-moi. Et si je n’y suis plus, alors, à la villa. Il est bien près de sept heures. Il faut que je habille moi…

Dans un rire, Gérard partait avec miss Fayne. Muriel demeurait immobile ainsi que dans une contemplation. Un fil de lumière caressait sa nuque dorée et rosissait le lobe transparent de l’oreille. Gérard s’était retourné, s’arrêtait sous le charme de cette auréole. À pas de loups, il revint, chargé d’une moisson de pétales qu’il avait effeuillées à des rosiers voisins. Brusquement, Muriel fut couverte d’une vague parfumée…

— Oh ! love ! cria-t-elle ; transportée.

Gérard, amoureux et gai, s’agenouillait devant elle.

— C’est vous ?… reprit Muriel, saisie d’un accent qu’elle fut impuissante à masquer ; vous m’avez fait peur…

Dans un baiser, il la quittait.

À présent, Muriel demeurait seule, encore un peu émue. Les fenêtres du club, derrière les oliviers brillaient. Un léger bruit animait le silence des allées ; quelqu’un passait là-bas… Soudain une porte s’ouvrit, et Gérard l’appela : Muriel ! Muriel !…

At once ! cria-t-elle. Je viens… Je cueille des fleurs.