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dément assise sur la terrasse du tennis qui domine la mer. Garée par un olivier aux branches arthritiques elle bavardait avec le prince. Encore ! Malgré tout, cet idiot de Fabiano finirait par croire qu’il avait raison. De loin, Gérard fit signe à Muriel de venir. Elle s’excusa, légère, vis-à-vis de Minosoff. Déjà elle était près de son mari.

— Ce Kalmouk reste encore ici ce soir ? interrogeait Gérard, vaguement contrarié, lorsqu’ils se furent écartés un peu, Muriel et lui. Voilà ce que je viens d’entendre, ajoutait-il, en racontant le potin. On me l’a servi sous le nez… Je voulais vous défendre et tirer les oreilles du coco.

— Bah ! Vous savez ce que c’est ici. Il vaut mieux oublier en haussant les épaules, répondait-elle.

— Il vaut mieux surtout ne pas prêter aux commérages. Et Serge est un garçon dont on peut tout dire, insistait-il.

— Mais ne rien croire… Muriel tressaillait imperceptiblement.

Et tout de suite très à la main :

— Écoutez, Gérard, vous êtes d’un jalousie folle. Un peu injuste against that boy. Je ne vous ai jamais rien caché. L’aventure, je vous l’ai dite : n, i, ni, bien fini. À présent il aime votre sœur ; il sait le — comment dites-vous cela ? — le respect qu’il