Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/120

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gréenne qu’on appelait Muriel ; Muriel, qu’en blaguant il surnommait : le circuit de Phryné ; Muriel qu’on retrouvait golfant au sortir du musée, Muriel, qui aurait fait du footing dans n’importe quel bois sacré, malgré les muses…

. . . . . . . . . . . . . . . . .

Devant la parfaite égalité de mauvaise humeur montrée par leurs familles respectives, les deux jeunes gens avaient décidé que le mariage aurait lieu, très simple, un mariage capriote, vers la fin d’août. Ils partiraient alors pour Florence et Venise, quitte à revenir vers la fin des vendanges. Ils fixèrent « le grand jour » au 16, le lendemain de la fête de la Vierge, et durant le mois qui les en séparait, à l’ombre des voûtes blanches qui les garaient du soleil torride, prenant sur les heures de sieste et sur les heures de rêve, Muriel, pratique et cocasse, préparait son trousseau.

Ce fut toute une affaire, ce trousseau ! Non qu’elle pût, même très aidée de Gérard le rendre important ou luxueux, mais elle prétendait le faire original. Il y eût une discussion quasi sérieuse à propos de la robe qu’elle porterait à l’église. Muriel s’était mis dans la tête qu’elle irait, vêtue à la grecque, d’un peplum. Son fiancé, respectueusement, lui fit remarquer que ça ne serait pas beaucoup, un peplum