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— Pourquoi m’attendre ainsi ? vous ne devriez pas vous exposer à la rosée des nuits, petite Muriel. Et puis c’est trop beau et trop mélancolique ce qui nous entoure : Vous vous attristerez…

Elle ne répondit rien ; mais dans un rayon de la lune discrète, il vit qu’elle pleurait. Muriel !…

Pour la première fois il sentit en son cœur en même temps qu’un amour très tendre une pitié infinie. Il venait à Gérard un besoin de protéger cette enfant, victime après tout, de l’injustice d’une époque et de l’hypocrisie de ses préjugés : Muriel ! Quel dommage que sous cette petite enveloppe très classique et très belle le cœur ne soit fait que d’illusions !…