s’avancer M. d’Herserange, pompeux comme Sésostris — avec la gravité d’un ministre en fonctions et le visage d’une vieille cocotte, tous deux retirés des affaires étrangères. M. d’Herserange dit :
— My lord, comment allez-vous ?
— Bien plus mal que vous, je parie…
— Ce serait quand même aller bien. Je m’excuse de vous déranger. Vous allez sortir peut-être, il fait si bon dehors… Il toussota, embarrassé. Je m’excuse. Je sais par le prince Skotieff que j’ai l’honneur ce soir de dîner avec vous… le plaisir aussi, ajouta-t-il en roulant de gros yeux de vicaire concupiscent… et je venais prendre des nouvelles du charmant Adonis d’hier.
— C’est à moi de m’excuser, Monsieur, j’ai dû vous faire l’effet, l’autre soir, d’une tempête. Mon costume vous a-t-il déplu ?
— Mais… mais non, my lord… Au contraire.
Lyllian éclata de rire.
— C’est vrai, pardon, je n’en avais guère. Vous deviez rougir.
— J’admirais.
— Ah, mais vous savez, reprit le jeune Anglais, je n’ai pas l’habitude de me promener toujours comme chez les anges. J’ai failli aller voir della Robbia en gondolier. Le croiriez-vous ?
— Et vous avez opté pour le jugement de Pâris, et la pomme de Vénus.
— J’ai choisi la poire d’Apollon. Tenez, mon uniforme de gondolier est encore là. Ça ne m’allait pas mal, jugez-en vous-même.
Et, joignant les gestes à la parole, Lyllian revêtit en une seconde la blouse flottante, la ceinture écarlate et le