Page:Adelswärd-Fersen - Messes noires ; Lord Lyllian, 1905.djvu/89

Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
MESSES NOIRES

— Oh ! chéri, chéri, tu pars déjà, tu me quittes… Viens m’embrasser encore, viens m’embrasser…

— Il s’agit bien de cela. Voilà un télégramme urgent à ce qu’il paraît…

— Un télégramme ? Donne, mon amour.

Elle ouvrait l’enveloppe, essayait de lire, mais le jour fumeux et ses yeux gonflés l’en empêchaient.

— Lis-le moi, chéri…

Lyllian, interloqué, se récusait…

— Mais ça ne fait rien, lis-le moi.

Il alla vers la fenêtre.

— Est-ce un vieux gentleman qui voudrait bien rire ? disait la Duègne.

Mais soudain Renold pâlit, et d’une voix changée :

— Il y a que… Il y a que Skilde vient d’être arrêté, qu’on perquisitionne chez lui et que vous feriez bien de liquider la maison… Au revoir, ma chère, ajouta-t-il, en jetant cinq guinées sur la table.

Et, deux heures après, il prenait à Charing-Cross le train de Douvres.