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VII

Deux jours après ils débarquèrent au Pirée.

Ainsi l’avait voulu Lyllian qui réservait pour plus tard le fameux tour de Cyclade en Cyclade. Le bateau dépassait avec Cerigo, le souvenir renaissant de Cythère. Cythère… Maintenant ce n’était qu’un îlot désert, rongé par les vagues, brûlé par le soleil ; comme une douleur immense planait sur cet écueil. Adieu, les rives enchantées où l’imagination des poètes et l’enchantement des peintres s’étaient plu à placer le triomphe de l’amour. Plus d’idylles, ni d’églogues au son des fifres et des tambours, plus de chants joyeux, plus de bacchantes couronnées d’or, plus de macédoniennes souriantes pour danser, plus de parfums brûlant leurs aromes bleus sur des trépieds de bronze, plus de mystère, plus de baisers ! Les cortèges extravagants et majestueux s’étaient évanouis. Il ne restait sur tout cela que la mélancolie des choses mortes.

Athènes produisit à Lyllian et à Skilde une impression