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LORD LYLLIAN

sonnait, la jeune fiancée, ainsi qu’un oiseau timide.

Alors lord Lyllian eut conscience de son triomphe, de leur amour, d’un immense bonheur. Ils étaient liés pour la vie ! Et le pacte qu’ils venaient de conclure dans cet exil devant Dieu, avait quelque chose de grave, d’auguste et d’immuable comme le lieu où ils l’avaient échangé.

Tendrement, ainsi qu’à une petite sœur plus aimée, il lui baisa le front et mit toute son âme dans cette caresse…

Quels moments, quelles folies, quels vertiges !

— Voyez, lui disait-il, la Vierge vous a compris… elle vous a donné un cœur en échange de vos roses. Ah, ma bien-aimée, que Dieu nous pardonne ! Nous ne retrouverons jamais plus cette minute ni cette heure !…

 

Et lorsqu’ils sortirent dans les bras l’un de l’autre, le gai soleil qui filtrait à travers les vitraux semblait Joindre sa splendeur et sa lumière à l’ardent alleluia de leur premier amour !