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XXII

Le matin joyeux et clair, tout resplendissant de soleil pailletait de lumière la chambre de Renold lorsqu’il se réveilla.

Un second coup discret, frappé à la porte, l’avertissait qu’il était temps de se lever, et subitement, comme au sortir d’un rêve, se rappelant ses projets et l’emploi de la journée, il se sentit vivace et gai.

Comme tout était changé depuis une semaine ! À peine se souvenait-il de la dernière fête où, répondant à un aveu par un adieu, il s’était séparé pour toujours de ses amis anciens.

Le changement, en apparence si fragile, en réalité si complet, avait été tel qu’il ne restait rien en ses aspirations nouvelles des désirs de sa vie passée. Lyllian oubliait son âme d’autrefois. Sa conscience tranquille lui avait accordé le pardon et le repos.

Ah ! quelle délivrance… mais après quels tourments ! Désormais, plus de soirs mélancoliques, plus de nuits