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LORD LYLLIAN

M. Pioux vient, et il sera probablement ici dans quelques minutes, ce que j’en raconte… ce que j’en raconte…

— Mais vous avez donc aperçu quelque chose ?

— Moi ? Rien.

— Alors ?

— Alors, je raconte tout de même…

— Quand est-ce que la surveillance a commencé ?

— Il y a un mois, environ.

— Et vous n’avez pas prévenu le propriétaire, monsieur le Concierge ? continua la petite bonne toute émotionnée.

— Par exemple ! Voici six semaines que j’ai été le trouver. — Tenez, monsieur Baptiste, maintenant qu’il ne viendra plus personne et qu’ils ne sortiront qu’au matin, allez donc éteindre l’électricité dans la loge… Je vais grimper pour voir… — Oui, mam’selle Julie, voilà six semaines que j’ai été le trouver… (l’échelle est solide, hein ?)… Je lui ai dit : C’est une honte d’avoir cet Anglais-là chez moi.

— Et, qu’est-ce qu’il a répondu ?…

Cependant, M. Adam, arrivé au faîte de son observatoire, plongeait maintenant ses regards, dans le salon mystérieux.

— Oh, si vous saviez, si vous saviez ! répétait-il, avec des yeux de dinde excitée…

En bas, la théorie des larbins attendait, frémissante.

— Taisez-vous. Pas de bruit… Le Lord parle…

Soudain, la lumière s’éteignait au nez du concierge suffoqué, un éclat de rire fusait de l’appartement.

— Pincé ! Ils m’ont vu ! assurait M. Adam en dégringolant avec précipitation de son poste avancé.

— Mais non. Les volets intérieurs ont été fermés, voilà