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Nous allons essayer, dans une courte notice, de faire connaître à nos lecteurs la vie et les ouvrages de cet habile musicien, dont la perte nous fut doublement douloureuse, comme artiste et comme ami.

Hérold (Jean-Louis-Ferdinand) naquit à Paris en 1790. Son père, allemand de naissance, était un professeur de piano de quelque réputation ; il a laissé une seule œuvre de musique, gravé à Paris. Il mourut d’une maladie de poitrine, laissant une veuve dans un état de fortune médiocre, mais au moins à l’abri du besoin, et un fils en bas âge. Le jeune Hérold, l’idole de sa mère, qui jeune et jolie, refusa constamment de contracter une nouvelle union, voulant consacrer toute son existence à son fils, fut l’objet de la sollicitude de tous les amis de son père. M. Adam, qui était son parrain, reporta sur l’enfant toute l’amitié qu’il avait eue pour Hérold le père, son compatriote et son confrère ; Kreützer voulut également l’avoir pour élève, et c’est sous ces deux grands professeurs que le jeune Hérold apprit le piano et le violon. Il fit ses études chez M. Hix. Une observation assez singulière, est que de cette institution, où l’éducation n’avait certainement rien de musical, soient sortis quatre lauréats de l’Institut pour le prix de composition, Chélard, Hérold, Hip. de Font-Michel et A. Adam.

Hérold entra ensuite au Conservatoire dans la classe de M. Adam et remporta bientôt le premier prix de piano. Pour concourir il exécuta une sonate de sa composition ; c’est la seule fois que ce cas se soit présenté. Il n’avait alors guère plus de seize ans.