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— Mais il faut que le 15 juin on entre en répétition, me dit-il.

— Eh bien, assemblez vos artistes pour le 15 juin : voilà huit jours que vous perdez en courant, il faut rattraper le temps perdu.

Effectivement, je me mis au travail le 28 mai ; le 9 juin, le 1er  acte était terminé ; on répétait le 15 juin, et, le 31 juillet, toute ma partition était écrite et orchestrée.

Pour cela, j’avais pris un congé ; on répétait sans moi.

Je fus chez de bons amis à Andresy ; la campagne n’est bonne, selon moi, que pour travailler, parce qu’on y est tranquille : là on me dressa une petite table sous un bosquet, je m’y mettais dès le matin, et j’y restais toute la journée, n’étant interrompu dans mon travail que par ma petite fille Angèle qui venait m’embrasser ; cela me délassait.

Je terminai dans cette retraite mon 3me acte et mon orchestration.

Je quittai Andresy pour assister à la reprise du Fidèle Berger, un enfant malheureux joué au commencement de janvier 1838, et tombé par une cabale de confiseurs ! Couderc l’avait joué à Bruxelles avec grand succès ; il demanda à Perrin de le monter ; c’était au mois de juillet, les confiseurs restèrent tranquilles, et la pièce fit de l’effet.

Merci à Couderc, qui le jouait merveilleusement,