Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/239

Cette page a été validée par deux contributeurs.


JEAN-JACQUES ROUSSEAU
MUSICIEN


I

Le paradoxe est une chose charmante dans la bouche d’un homme d’esprit ; c’est un instrument dont il se sert pour lancer sur ses auditeurs éblouis une myriade de traits brillants comme l’éclair, mais aussi peu durables que ce météore passager ; on sait que la raison n’a rien à faire dans ces sortes de luttes d’esprit, et cependant le plus grand charme du paradoxe est d’emprunter l’apparence du raisonnement.

Mais que penser du paradoxe mis en action et pris au sérieux ? Que dire d’un homme dont la vie comme les écrits n’ont été qu’une longue suite de contradic-