l’ennui qui régnait dans la salle, lorsque commença la cérémonie qui termine le quatrième acte.
Lully s’était affublé la tête d’un turban qui avait près de cinq pieds de haut, de telle sorte que sa figure avait l’air d’être au milieu de son ventre ; ses petits yeux clignotant encore plus qu’à l’ordinaire, parce que l’éclat des bougies les fatiguaient davantage, lui faisaient faire une si plaisante grimace, qu’à son apparition inattendue il y eut un oh ! de surprise, suivi d’une violente envie de rire générale, qui fut aussitôt comprimée, parce qu’on vit que le roi ne riait pas encore.
Lully s’aperçut de la difficulté de sa position, et ne fît que redoubler de plaisanteries. Au Donnar Bastonara il accabla de coups le malheureux acteur qui représentait M. Jourdain, et qui, n’étant nullement prévenu de cette addition à son rôle, souffrit d’abord assez patiemment les grands coups du livre représentant le Coran qu’on lui administrait sur le dos et sur la tête ; mais voyant succéder aux coups de livre les gourmades et les coups de poing, il commença à se fâcher, et dit tout bas au muphty :
— Finissez cette plaisanterie, ou je vous assomme.
— Tant mieux, lui répondit de même Lully, qui du coin de l’œil avait vu le roi commencer à sourire, c’est ce que je demande, battez-moi le plus fort que vous pourrez.
L’acteur ne se le fit pas dire deux fois, et, profitant de sa colère, il administra un énorme coup de poing au muphty, qui se baissa vivement et le reçut dans son turban. Ce fut alors une course comme celle de