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Chacun sait le degré de prospérité où il s’éleva, sous M. Véron, grâce à l’habileté du directeur, à l’immense succès de Robert le Diable et à la réunion miraculeuse des talents de Nourrit, Levasseur, Mmes Damoreau, Dorus Gras, Falcon, et de Perrot et Taglioni. — Les directions qui ont succédé à celle de M. Véron, sont loin d’avoir été aussi heureuses et l’expérience ne peut manquer de prouver que l’Opéra doit retourner à l’État. La suppression des pensions a rendu l’exigence des sujets telle que les appointements sont parvenus à un taux trop exorbitant pour pouvoir subsister. On ne pourra cependant les ramener à une limite plus raisonnable, qu’en offrant une compensation par la perspective d’une pension : c’est ce que ne peut faire une direction passagère ; il faut une administration durable et l’État ou la ville de Paris peuvent seuls arriver à ce résultat.