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Charles X avait un excellent orchestre à la chapelle, et il disait apparemment comme le cadi de le Dieu et la Bayadère :

Je suis content, je suis joyeux,
Chacun doit l’être hors de ces lieux.

Pendant qu’on régalait ses oreilles des chefs-d’œuvre de Chérubini exécutés par les premiers artistes de la capitale ; le bon peuple n’avait pour s’édifier pendant la messe, que le véritable plain-chant avec accompagnement de serpent obligé. Je ne vous dirai pas que cela soit beaucoup mieux à présent ; mais au moins personne n’est obligé d’y aller, et on peut se dispenser d’entendre la messe sans craindre une destitution, et l’assiduité au confessionnal n’est plus un titre pour obtenir un emploi dans l’État. Je désirerais cependant qu’on rétablit une chapelle, comme objet d’art. La musique sacrée est un genre qui se perdra tout à fait, si l’on n’y prend garde. Je voudrais donc, comme je l’ai dit, qu’on rétablit une chapelle : mais que ce fût au profit de tous, que les messes en musique s’exécutassent dans une église où le public fût admis indistinctement, à Notre-Dame, par exemple, si toutefois Mgr l’archevêque[1] le voulait bien permettre, ce dont je ne suis pas très-persuadé ; car je vous le dénonce comme le prélat le plus anti-musical de la chrétienté, et je me rappelle fort bien

  1. Feu M. de Quélen.