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« Un livre destiné à produire une grande sensation nous a été remis hier. C’est une réponse à Proudhon et aux injures de son dernier livre adressées à George Sand et Daniel Stern. On le dit d’une très jeune femme, quoique très viril. Le titre du volume est Idées anti-Proudhoniennes, signé Juliette La Messine. »

« Retourne à Paris aujourd’hui même, me dit mon père. Il faut que tu reçoives ceux qui voudront te questionner et te voir. »

Je rentrai à Paris. Chaque jour m’apporta une preuve de l’intérêt qu’on prenait à mon livre et à son auteur. J’eus successivement un article d’Eugène Pelletan dans la Presse, qui m’enorgueillit grandement. Je crois bien que cet article me monta un peu à la tête. Je remerciai Eugène Pelletan, qui vint me voir le surlendemain. Depuis ce jour, il a été jusqu’à sa mort l’un de mes amis les plus fidèles et les plus dévoués.

Mario Proth parla en termes très élogieux de mon livre. La Gazette de France me consacra trois grands articles. La Revue des Deux-Mondes, sur la demande de Georges Sand, me dit-on, approuva sans réserve mes Idées anti-Proudhoniennes.

Mon père, mes amis Fauvety, Renouvier, le docteur de Bonnard, étaient dans le ravissement.

M. La Messine convint que, pour un début,