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nous, Parisiens, ce qu’était Musset, avec quel mépris il traitait les femmes, la grande Rachel comprise ! Mme  Sand a littéralement essayé de l’arracher aux bouges. Elle a plus que le droit, elle a le devoir féminin de prouver qu’elle n’a pas « torturé Musset ». Lorsqu’on songe à la cruauté qu’on a aujourd’hui pour George Sand, reprenait Mme  Fauvety, et aux indulgences qu’on a eues pour Mme  de Staël, qui trompait Benjamin Constant avec Camille Jordan, et celui-ci avec le précepteur de son fils, il y a de quoi être stupéfaite. Au XVIIe et au XVIIIe siècle, on pardonnait la galanterie aux grandes dames. Est-ce que la petite-fille de Maurice de Saxe n’en est pas une ? Grande dame deux fois, par la naissance et par les lettres. D’ailleurs, je prétends qu’il faut juger une Mme  de Staël, une George Sand, une comtesse d’Agout, comme appartenant à un sexe supérieur, qui a droit aux libertés d’allures que Messieurs les hommes s’octroient », ajoutait Mme  Fauvety, mettant hors d’elle Mme  d’Héricourt. Peut-être était-ce dans ses intentions.

C’est moi qui appris à Mme  Fauvety la mort de Rachel.

« Que Jéhovah ait son âme et qu’il l’allège de ses jalousies et de ses rancunes, » dit-elle.

Nous avons pris Canton, comme Sébastopol