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représentations. Quand elle en avait lu tous les comptes rendus, que les acteurs, disait-elle, s’étaient, à force de les jouer, personnifiés dans leur rôle, elle voyait la pièce et la jugeait de façon définitive.

La première fois qu’elle m’emmena aux Français avec elle, ce fut à la Fiammina, dont Mme  Ugalde m’avait parlé. L’auteur qui l’intéressait le plus était Dumas fils. Elle ne m’entretenait que de lui dans les entr’actes de la Fiammina. La Dame aux Camélias, Diane de Lys, surtout la Question d’Argent, qu’on avait donnée au commencement de l’année, l’enthousiasmaient. « L’œuvre de Dumas fils, répétait-elle volontiers, a une signification particulière, elle est sociale. »

Mme  Fauvety, vivant au milieu des philosophes, se mêlait à leurs discussions et adorait les thèses.

« À mesure que le catholicisme se matérialise, disait Mme  Fauvety, l’esprit du christianisme s’en dégage et nous éclaire de plus haut. La pitié pour les fautes vient de Jésus. Dumas fils est un grand chrétien, il est doux à Madeleine. »

L’un de mes amis de l’Union des Poètes me présenta, à cette époque, un jeune peintre, élève d’Ary Scheffer, poète à son heure, qui, lui aussi, songeait à entrer à l’Union et désirait savoir pour quelle raison je m’en éloignais. Il s’appelait Claudius Popelin et avait fait déjà