apprécié comme il mérite de l’être par des républicains sincères. Son jeu n’a plus de secrets pour Peyrat. À la formule d’Ollivier contre « l’opposition systématique », Challemel substitue celle de la « conversion systématique ». Le jugement de M. Thiers est rappelé : « Ollivier a non seulement brûlé ses vaisseaux, mais toute la flotte. » Renié, excommunié, il est resté le même, infatué, croyant qu’à lui seul il groupera les éléments d’un parti impérialiste libéral.
Une boutade d’Hetzel nous amuse beaucoup.
« La politique d’Emile Ollivier, dit-il, le mènera droit à l’Académie. »
On pousse des cris de protestation.
« Mais oui, reprend Hetzel imperturbable, comme elle y a conduit Dufaure.
— Ce n’est pas la même chose, c’est justement le contraire, dit Peyrat.
— Et c’est justement parce c’est le contraire que c’est la même chose, réplique Hetzel. Le jour où l’Académie, à certain moment, pour certain motif, aura une certaine élection politique à faire, elle nommera sûrement Ollivier. »
Nous haussons les épaules.
« Ollivier, dit Edmond Adam, est un homme fort ; il a une puissance qui ne faiblira jamais : c’est sa vanité ; il y puisera toutes les vigueurs dont il aura besoin. Il est le premier, parmi nous, qui ait tiré profit des accommodements