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se sentant un auditeur très neuf et très enthousiaste, s’excite, et c’est alors une joute étincelante d’esprit entre Hetzel, Yillemot et lui.

La naïveté d’une question de Villemot me donne l’idée de lui faire une farce, je ne sais encore laquelle.

Comment redire ce qui s’échange de mots, de traits, dans cette excursion, à l’aller, au déjeuner, au retour ? C’est une sorte de revue de tout ce qui a un intérêt sérieux ou drolatique depuis que j’ai quitté Paris. Le docteur Maure fait sa moue à chaque instant et il stupéfie nos boulevardiers par des répliques dignes de chacun d’eux.

Et comme ces Parisiens savent manger, goûter, déguster chaque plat, et les vins !

« Vive la colonie du golfe Juan ! » s’écrie le bon docteur en levant son verre au moment de quitter la table.

Villemot a mangé des dattes avec grand plaisir.

« Est-ce qu’elles viennent des palmiers qu’on voit ici ? » demande-t-il.

Je réponds bien vite :

« Certainement, mon cher Villemot, et si vous voulez nous irons en ramasser chez un ami du docteur qui demeure près d’ici. »

Tout le monde devine mes intentions. Le palmier est justement chez les petits amis de ma fille.

« J’en achète, me dit-elle tout bas, un kilo ?