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très malade, dit Texier, on l’oblige à cesser de travailler, de penser, ou sinon sa cervelle est en danger. Il part pour le Puy, avec une très grande dame russe, Mme N… qui le soignera, pour expier ce dont on l’accuse à Pétersbourg. »

Je réponds à Texier qu’il est injuste pour la pièce de Dumas, car Mme Fauvety, elle aussi, m’a écrit, et elle la trouve très belle. Texier alors m’envoie une page de la préface de l’Ami des Femmes, et j’y lis que la femme est un ange de rebut. Merci de cet ami-là !

Nos trois voyageurs sont favorisés par un temps merveilleux. Edmond Adam et Edmond Texier, dès le lendemain de leur arrivée, veulent acheter des terrains tout près de Bruyères. Adam achète le premier, qu’il appellera galamment le Grand Pin, et Texier le second, auquel il donnera le nom de Brimborion.

Entraîné par Hetzel, Auguste Villemot est venu à Cannes. Le docteur Maure nous invite tous à déjeuner à Grasse, et nous partons dans un grand landau. À Cannes, nous prenons Yillemot ; Hetzel monte en jeune homme sur le siège ; Alice insiste pour trouver place entre lui et le cocher.

En chemin, Adam nous conte qu’il a écrit la veille au soir à son ami Armand Heine et à Eugène Forcade pour qu’ils achètent les lots de terrain qui suivent le Grand Pin et Brimborion.

Nous allons coloniser ; mon père est de plus en plus ravi. Il boit les mots de Texier. Celui-ci,