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puissance vis-à-vis des « forcenés », comme le bourgeois appelle volontiers les écrivains avancés. M. Thiers avertit le gouvernement impérial que s’il refuse aux « anciens partis » les libertés nécessaires, le pays les exigera.

« Entre Rouher, tenace, brutal, retors, reprenait Pelletan, avec des arguments empruntés à la procédure ou à la poigne, peu scrupuleux sur les moyens d’échapper aux écrasements d’une preuve, et M. Thiers, entêté, n’avançant rien qu’avec certitude, toujours modéré dans la forme, la lutte est curieuse, et je la suis volontiers d’une première place. »

Mme de Pierreclos partant le lendemain, le docteur Maure vient lui dire un dernier adieu. Nous apprêtons nos mouchoirs.

J’avais remercié Nefftzer de son extrême bonne grâce pour mon Grand Pin. Il me répond à ce propos, la plus charmante des lettres, mais il me signale, comme suite à plusieurs de nos conversations, l’occupation du Holstein par les troupes de la Confédération germanique. « Vous qui devez voir souvent Mérimée, ajoute Nefftzer, prévenez-le donc qu’il pleurera un jour des larmes amères pour s’être laissé séduire par M. de Bismarck. Maintenant qu’on a vu cet homme à l’œuvre comme président du conseil en Prusse, il est facile de se rendre compte du