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« Venez. » Et elle est furieuse à mourir de rire de n’avoir rien à faire et ravie de voir ce Bruyères fait avec rien et si joli.

Le plateau-terrasse, devant la maison, est idéal. Nos petites Brigasques l’ont couvert de fin gravier dans lequel ma fille, à quatre pattes, trouve les plus mignons coquillages du monde. Un matin, je vois de la fenêtre Mme  de Pierreclos faire de grands bras et déclarer que, puisqu’il n’y a pas autre chose à faire, elle va chercher es coquillages. Et la voilà qui s’étale de toute sa longueur immense.

Alice n’en peut plus de rire, moi non plus. Au moment où elle veut se relever, elle crie : « Rambuteau ! Rambuteau ! » Et toute la maison est mobilisée pour l’aider à remettre debout sa grande taille.

Elle égaierait le Radeau de la Méduse. Ah ! si Jean Reynaud l’avait connue, comme elle l’aurait amusé, lui le Gaulois !

Le docteur Maure est tout fier de nous apporter une longue lettre de Thiers, à propos de la nomination de Rouher comme ministre d’Etat, chargé de soutenir la politique libre-échangiste du gouvernement impérial au Corps législatif. M. Thiers dit à son vieil ami qu’il va foncer sur Rouher dès l’ouverture de la session et soutiendra la vraie, la seule politique industrielle, commerciale et agricole française, la politique protectionniste.

« M. Thiers se trompe, dit Mme  de Pierreclos,