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tisans des quatre (l’élection d’Hénon se faisant à Lyon), les ennemis de l’Empire se réjouissent. M. Thiers n’a qu’une faible majorité, et c’est la preuve, disent les « petits Olliviers », que sans notre appui il n’eût pas été nommé à Paris.

On s’étonne que Guéroult soit en ballottage, mais il passera haut la main.

Le succès d’Havin et de Jules Simon ne passionne personne. Pelletan est nommé au second tour, mais il n’est pas proclamé élu par suite d’une erreur administrative. Au mois de décembre prochain il retrouvera ses électeurs fidèles et entrera enfin au Corps Législatif.

Prévost-Paradol est deux fois battu et il ne s’en console qu’en invectivant le suffrage universel. Sa chute électorale arrête son ascension comme écrivain.

Je déjeune chez Jean Reynaud avec Henri Martin et Carnot, après le ballottage. Ils sont navrés de l’insuccès de leur comité, et je serais bien étonnée si l’indignation de Carnot contre Jules Simon était aujourd’hui et au fond de lui-même aussi violente qu’il y a quinze jours. Est-ce que nous sommes menacés de voir aux futures élections Carnot prêter serment ?

J’ai su, par de Ronchaud, que Girardin, qu’on accuse d’avoir été le metteur en train de toute la campagne électorale, a été appelé par le comte Treilhard, chargé de la presse à l’Intérieur, et qu’il a subi de violents reproches.