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se louer, il est vrai, de tout ce qu’il a fait pour Ollivier en 1857. Il en a assez d’être la dupe des candidats.

Les bons Jecker servent de projectiles à l’opposition. Morny est sans cesse en cause à ce propos. On a fait naturaliser le banquier Jecker, raconte-t-on, pour pouvoir réclamer ses créances au gouvernement mexicain. Tout ce qui s’est dit à mots couverts à la Chambre est grossi, amplifié, dans les conversations.

Girardin nous raconte, à Mme d’Agoult et à moi, un matin à déjeuner, que, dans le débat sur certaines candidatures, il y a eu des choses du plus haut comique ; qu’Havin, entre autres, tenait avec acharnement à une circonscription sans qu’on pût l’en déloger, quoiqu’il y eût intérêt à le faire, puisque c’est la circonscription de Picard. Enfin, on lui arrache l’aveu « que c’est celle où le Siècle a le plus d’abonnés ». « Eh bien ! lui dit Girardin, si vous lâchez le surplus des abonnés du Siècle, je vous donne ceux de la Presse, et le marché est conclu. » Et Girardin ajoute qu’il a fait de la « transportation » et a fourré Havin dans la circonscription d’un candidat du comité Carnot ; coup double, car Havin est aussi un candidat du comité Carnot, et il rit de tout son cœur.

« Chaque fois qu’il y a une résolution grave et des responsabilités à prendre, Picard est malade, » prétend Girardin.

« Comment trouvez-vous, ajoute-t-il, ces abs-