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sistent à ce que cette personnalité veut imposer ; mais, qu’on le dise ou qu’on se contente de le penser, on ne peut nier que ce soit un maître. Je connais de lui des dessins qui pourraient être signés par ses plus grands ancêtres. »

Je m’arrête longuement devant un Paysan se reposant sur sa houe, de Millet. Burty me fait remarquer les Corbeaux, d’Harpignies ; le Prisonnier et le Boucher Turc, de Gérôme.

« Saint-Victor, Maxime du Camp, About, se sont acharnés après Gérôme, dit Burty, et je confesse qu’il tient par trop à tirer l’œil du public, mais il a des qualités de métier, sinon de vie, qui ont leur valeur.

— En voilà un, dit Ronchaud,en nous montrant le Martyre de saint André, de Bonnat, qui commence à être lui-même, quoique ceci rappelle encore Ribera et le Martyre de saint Barthélémy ; mais il y a des morceaux qui nous présagent un Bonnat. »

Ronchaud cherche un Henner et, me le montrant, il ajoute : « Celui-ci a du paganisme dans les veines, et ses saintes nues ont été naïades. »

Dans les derniers jours de mai, c’est une ébullition générale. Autour des journaux l’agitation va croissant, sauf au Temps. Nelftzer ne participe pas à la campagne électorale passionnée qui se mène, sous prétexte que, s’il y a une grande victoire, on retirera les libertés qu’on a données à la presse. Il n’a pas eu beaucoup à