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car j’ai à peine répondu à leurs lettres, ayant vécu en architecte, en ingénieur, en jardinier, en puisatier.

Mme d’Agoult s’amuse de mes récits, Mme de Pierreclos s’invite pour l’automne. Elle veut passer les premiers quinze jours à Bruyères. Edmond Adam, Edmond Texier, jurent qu’ils viendront me voir l’hiver prochain et bâtiront à côté de moi.

À peine suis-je à Paris que la dissolution du Corps législatif met tout notre milieu en ébullition. Grand branle-bas de combat.

Les « jeunes Olliviers », tout d’abord, crient haut qu’il faut se débarrasser de l’influence des Carnot, des Simon, à l’intérieur ; de celle des Louis Blanc, des Charras, des Victor Hugo, des Ledru-Rollin, des Barbes, au dehors.

Carnot entre dans la lice et forme un comité ; lui, l’abstentionniste, faiblit, dit-on. Jules Simon manœuvre pour se faire une place ici et là, ici ou là. Jamais, à aucun moment de sa vie, il ne s’est donné plus de peine pour faire le contraire de ce qu’il dit. Il attaque Ollivier, prêche la fidélité à l’abstention d’un côté ; de l’autre, il intrigue avec Havin pour qu’on le « force » à accepter une candidature.

Nous, dans notre petit groupe, nous sommes d’accord avec les exilés qui recommandent l’abstention et écrivent.

« Nos plus grands ennemis de ces dernières années ont été les pseudo-démocrates du corps