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au jardin avec le frère d’Angélique, André, un brave petit de dix-huit ans qui sera « le jardinier » des Bruyères. Jean Reynaud me laisse faire seule mon jardin.

J’ai terminé en hâte le manuscrit de mon Voyage autour du Grand Pin. Hetzel l’a reçu. Je suis donc tout entière à Bruyères attachée. Jean Reynaud ne m’appelle que Mme  l’architecte. Ma fille est plus que jamais « la dame pressée » , car elle prend aux travaux une part sérieuse. À chaque instant elle dit « mon Bruyères ».

Je désire que nous soyons prêtes à nous y installer l’automne prochain. Jean Reynaud, lui, a sa villa de la Bocca, et il n’a nul besoin de se hâter pour celle du golfe. Moi, je voudrais n’avoir plus à louer la villa Arluc.

Mon père ne peut me donner que quinze mille francs pour ma maison, mais il m’enverra tous les meubles, car il y a largement à Chauny ce qu’il faut pour meubler Bruyères et plus tard notre petit appartement de Paris.

Car mon père accepte, quand il aura vu Bruyères, de vendre Chauny, d’habiter l’hiver à Bruyères et l’été à Paris. Alice et moi, nous sommes folles de joie de penser que nous ne quitterons plus ce père et grand-père adoré.

Sitôt les murs élevés, je plante à leur pied, sur la façade garnie d’un treillage, des bougainvilliers, qui la fleuriront de rose du haut en bas. Dans les deux coins, je place d’énormes