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à chaque visite que la tranquillité de son ménage était à ce prix.

Je me trouvais une après-midi chez Mme d’Agoult, et nous allions sortir pour une promenade, lorsque Grévy vint, appelé par elle, mais précédant l’heure de son rendez-vous. J’allais me retirer, mais ma grande amie insista pour que je reste, car, dit-elle à Grévy, Mme Juliette Lamber connaît, dans chacun de ses détails, la chose sur laquelle j’ai à vous demander conseil.

Après avoir expliqué à Grévy ce dont il s’agissait, Mme d’Agoult ajouta :

« Cette insistance de Blandine me cause je ne sais quelle appréhension dans la circonstance. Oliivier est-il, pour une raison que j’ignore, inquiet des couches de sa femme, et veut-il n’avoir aucune affaire à régler avec moi si elle meurt ? On le croirait.

— On le croirait, répéta Grévy, qui n’aimait guère Emile Oliivier, mais vous ne pouvez courir le risque d’ajouter un trouble moral à l’épreuve physique que subit, à cette heure, votre fille. S’il lui arrivait malheur, vous en auriez le remords. Donnez les cent mille francs. »

Mme d’Agoult donna les cent mille francs, et la paix revint dans le ménage.

Presque tous mes amis ont quitté Paris. Je retourne à Chauny. Jean Reynaud est aux eaux, et je suis en correspondance suivie avec Mme Jean Reynaud, au moment où nous sommes tous