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titre. Beaucoup de gens, surtout parmi les francs-maçons, s’intéressent à sa future œuvre, mais plus encore parmi les phalanstériens que parmi les saint-simoniens.

Quand nous discutons, Massol et moi, et que je lui parle de mes philosophes grecs, il affiche un tel mépris que je lui amène un jour Louis Ménard. J’assiste alors à la plus haute, à la plus belle discussion sur la morale que j’aie jamais entendue.

Massol avait collaboré à la Voix du Peuple de Proudhon et il était resté son ami ; il fut même l’un de ses exécuteurs testamentaires. Nous ne manquions pas d’occasions de nous chamailler ; mais, politiquement, nous étions en parfait accord. Lorsque le gouvernement impérial voulut s’emparer de la franc-maçonnerie en exigeant que le maréchal Magnan devînt grand maître, Massol protesta avec une énergie extraordinaire.

Brisson était le benjamin de Massol. Il lui donna d’ailleurs comme femme sa pupille Clorinde, élevée dans les idées intégrales de la Renaissance des émules d’Hiram. Massol parlait au figuré de la reconstruction du temple de Jérusalem. Ce temple, c’était la morale indépendante ; Massol, comme le roi de Tyr, fournirait le bois, l’argent et le fer. En attendant, il vendait des fontaines de grès.

Le fils d’Abibal, Hiram, roi de Tyr, ami de Salomon, lui avait envoyé, en même temps que des matériaux pour la construction du temple