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théâtre, petits jeux, chansons, parties de campagne, elle use de tout.

— Et comme mère, quelle est-elle ?

— Parfaite. Elle élève admirablement le prince impérial, écartant de lui tout ce qui exciterait sa vanité, le voulant instruit et non bourré de savoir. Bref, elle a, comme nous tous, qualités et défauts. Il me semble, depuis que j’ai lu quelques lettres d’elle à Mérimée, que les qualités dominent.

— Eh ! mais, docteur, quoique ami de M. Thiers, quoique vieux libéral, quoique orléaniste, il me semble que Mérimée vous a fait aimer l’Impératrice ?

— Non, apprécier. »

Mérimée, fils de peintre, avait la manie de la peinture. Le docteur Maure vint me montrer un jour une aquarelle faite à Saint-Césaire, propriété du docteur, et que Mérimée venait de lui remettre solennellement. C’était d’un médiocre !

« Pauvre ami ! vous voilà forcé de voir Saint-Césaire en laid maintenant.

— Non, me dit-il avec sa moue, je ne tournerai ce… paysage du mauvais côté peint par Mérimée que quand il me fera l’honneur d’être mon hôte, et je collerai pour tous les jours une belle image derrière. Hélas ! pourquoi Mérimée ne sait-il pas aussi bien peindre qu’il sait bien écrire et bien manger. »

Savoir manger, pour le docteur Maure, était