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rentre avec elle. Ah ! tant mieux ! qu’elle ne soit pas perdue, la lyre ! » On pouffe discrètement.

« Un mot siffle dans la salle comme un coup de cravache : « Imbéciles ! »

« Mme  de Metternich jette ce mot à notre goguenardise. Nous nous cabrons sous l’insulte. C’est un déchaînement. D’autres mots sont lancés des loges à l’orchestre, de l’orchestre à l’amphithéâtre. Des morceaux d’éventail me tombent sur la tête. Mme  de Metternich a cassé le sien dans un mouvement de colère.

« Le beau geste ! » nous dit Jules Janin.

« — Elle est bien joliment femme, ajoute Scholl, quoique pas jolie femme. »

« À l’entr’acte, j’ai un succès au foyer avec mon mot : « Ça m’embête aux paroles et ça me tanne aux airs ! »

« Nous rentrons. Cette fois, il n’y a pas de marche qui tienne, le charivari a commencé, il ne cessera plus. Les jeunes sifflent, les vieux grognent, on s’en donne à cœur joie.

« Nous avons combattu pour Berlioz, et vous n’y étiez pas ! »

« Lui, il rayonne.

« Wagner a fait mieux que cela, dit-il ; pourquoi a-t-il choisi ce Tannhauser, dont l’orchestration est absurde et les effets de mise en scène drolatiques ! »

« Saint- Victor lui crie :

« Hein ! Berlioz, vous voilà vengé. D’ailleurs, ajoute-t-il, est-ce qu’un Germain peut