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preuve que cette solitude autorisait de beaux messieurs à l’indiscrétion. Je reçus des fleurs que j’offris à la directrice de l’hôtel et des billets que je déchirai sans les lire ; mais, ennuyée de ne pouvoir me promener dans la forêt, ni aller et venir librement sans rencontrer des gens qui me déplaisaient, je quittai Pierrefonds et rentrai à Chauny.

Là, auprès des miens, me reposant, travaillant à mon Mandarin, je passai quelques semaines très douces, sinon calmes, à cause de ma mère toujours dramatique et toujours se reprochant mon mariage.

Ma petite Alice, qui jouait toute la journée dehors à Chauny, s’y portait bien, et mon père me demanda de l’y laisser.

Je revins à Paris, où mes amis commençaient à rentrer peu à peu. Mme  d’Agoult y était restée. Arlès-Dufour y passait quelques jours, me disant, me prouvant son désir de m’être bon et utile ; Toussenel « traversait » la rue de Beaune, comme disait ma vieille Beuque ; les Fauvety ne cessaient de se montrer dévoués. C’étaient mes plus chers. Quelle joie de les revoir !

J’allai souvent à Neuilly, chez ma cousine Vilbort, où je retrouvais fréquemment Charles Edmond, Sarcey, About, Louis Jourdan. On n’y discutait plus. On y jouait dans le jardin :