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quelques partisans fanatiques comme les Vilbort, organisait trois concerts et avait loué pour cela la salle des Italiens.

Quoiqu’il me fût rien moins que sympathique, entourée comme je l’étais, je me serais accusée de défection si je n’avais placé le plus de billets possible pour les concerts de Wagner ; Michel Lévy m’y aida un peu. Edmond Adam m’écrivit pour me demander vingt billets, et, cette fois, je dus le recevoir lorsque quarante-huit heures après il se présenta chez moi venant s’acquitter.

« Déjà ? m’écriai-je.

— Je vous confesse, madame, me répondit-il, que j’ai dû prendre beaucoup de peine. Si je n’avais répété plaisamment à mes amis qu’il fallait connaître « la musique de l’avenir », je crois que je n’aurais pas placé un seul billet. »

J’eus, durant toute la visite d’Edmond Adam, peur d’un mot trop aimable ; il ne le dit pas, seulement il me demanda où je serais placée aux concerts. Je lui donnai le numéro de mon fauteuil d’orchestre. Pouvais-je ne pas le faire ?

Je plaçai un si grand nombre de billets que Wagner envoya Ronchaud me remercier chaleureusement pour l’« Hydrocéphale » !

Quoi qu’on en ait prétendu depuis, il vint beaucoup de monde à ces concerts, surtout aux deux premiers, et ils eurent un succès réel de curiosité et d’intérêt.

Wagner, trop infatué pour notre Paris, dé-