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nouveaux personnages que j’avais rencontrés. Je lui parlai d’Edmond Adam.

« Celui-là, c’est de l’or en barre, me dit mon père ; sais-tu qu’il est monté à l’assaut de la barricade Saint-Antoine, sans armes, qu’il a refusé la grand croix de la Légion d’honneur votée par l’Assemblée en disant…

— Je sais tout cela, papa, et bien d’autres choses encore, mais croirais-tu qu’il me déplaît extrêmement.

— Eh bien, je t’autorise à lui dire, quand tu le verras, que ton père aurait le plus grand plaisir, si l’occasion s’en présentait, à lui serrer la main, car il est l’un de ceux, et des rares, dont un vieux républicain peut être fier. »

Mme  d’Agoult m’écrivait de Nice de courtes lettres, tout à la joie de humer le soleil, me répétait-elle, de s’envelopper de lumière et d’azur, de vivre au milieu des fleurs. Elle me promettait une longue lettre sur une poétesse extraordinaire qu’elle venait de découvrir.

Wagner, conseillé par Hans de Bulow, par Mme  de Charnacé, dont la froideur et la réserve n’étaient qu’apparentes et qui avait l’admiration très active, par M. de Charnacé, très aimé dans tous les milieux influents, mondains, littéraires et artistiques, Wagner, dis-je, très soutenu par les Allemands fixés à Paris et par