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— Monsieur Hetzel… Mme  Juliette La Messine, auteur des Idées anti-Proudhoniennes. »

Hetzel bondit si drôlement sur sa chaise que Mme  Vilbort et moi nous eûmes le fou rire. Avec cela, il se mouchait dans un foulard de couleur et il prisait !!! Nous ne pouvions plus nous arrêter.

« Il est clair, dit Hetzel, qui avait fini par rire avec nous, que j’ai été un imbécile, mais, ajouta-t-il galamment, je ne croyais pas l’avoir été à ce point ; comme de telles gaffes avec les jolies femmes ne me sont pas habituelles, j’entends réparer celle-ci sur l’heure. Je vous prie donc, madame, de me confier votre prochain livre, à moins qu’il ne soit promis. Si c’était un roman ou quelque chose d’approchant, j’ai une édition en commun avec Michel Lévy, et je la mets à vos pieds. »

Je lui parlai alors du conseil de George Sand et lui dis que je le suivais.

« J’éditerai : Mon Village, » conclut Hetzel.

Je lui confiai alors mon embarras à cause de mon mari qui, pour jeter le trouble dans ma carrière littéraire, avait signé de son nom une édition de mes Idées anti-Proudhoniennes et qui ne me laissait publier sous mon nom des brochures chez Dentu qu’après de longs débats et des conventions dont le détail est ici inutile.

« Il n’a pas le droit de faire cela, n’est-ce pas, mon cher Hetzel ? s’écria indignée Mme  Vilbort.