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lourdeur des adverbes toujours répétés. Combien je trouvai le Proudhon, que mon père m’avait forcée à lire, autrement allégé, et que les démolitions du pamphlétaire me paraissaient moins encombrantes que les constructions massives d’Auguste Comte ! …

Jour par jour, quelle distraction dans la vie d’une très jeune femme ! il me fallait prouver que je comprenais le « Maître unique », et discuter sur les doubles penchants égoïstes et intéressés, ou sur les altruistes et désintéressés ; sur le développement historique de ces penchants, base de la morale et futures assises de la vraie justice ; sur la théorie des milieux ; sur les grands classements des périodes de l’humanité ; sur l’accord de la philosophie positive et des idées républicaines.

Ouf, ouf, ouf ! Je protestais de toutes mes forces, moi sincèrement républicaine, contre la philosophie politique du « comtisme » que je déclarais, avec preuves, pétrie d’autoritarisme et campée en travers de toutes les routes où peut passer la démocratie.

Le positivisme avait déjà établi ceci de particulier dans l’esprit de ses initiés, qu’ils ne devaient admettre la discussion d’aucun de ses textes, mais que leurs actes, appuyés sur lesdits textes, pouvaient se faufiler au travers de tous les accommodements.

D’une part, mon mari se pâmait en parlant de Clotilde de Vaux et prenait des airs de com-