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questions. Alors, c’était un jaillissement de réponses d’About, tout d’abord goguenard et sceptique, de Sarcey, sérieux, qui, au travers des moqueries de son ami, l’obligeait à retourner son esprit dans le sens du sien.

About et Sarcey ne s’étaient quittés ni à la pension Massin, ni à Charlemagne, ni à l’École normale, où ils furent tous deux en même temps que Taine, Weiss, Assolant, Prévost-Paradol, etc.

Un livre d’Edmond About, la Question Romaine, préoccupait beaucoup Vilbort, car à déjeuner il y revint sans cesse. Lié avec Méline, l’éditeur de Bruxelles, il l’avait en vain interrogé : Méline ne savait rien. Notre hôte devait avoir en l’esprit quelques projets de « correspondance », comme on disait alors, l’interview n’étant pas de mode encore.

La Question Romaine, interrompue et poursuivie en France, fut imprimée en Belgique. On imagine si les commentaires avaient été leur train. About s’amusait énormément de tous les interrogatoires subis par lui à ce propos ; il allait presque au-devant dès les premiers mots.

« Ah ! ah ! vous aussi, vous tenez à savoir si c’est l’empereur qui m’a dicté le portrait de Pie IX, tandis qu’on veut bien m’accorder à moi seul le mérite d’avoir fait celui d’Antonelli. En effet, on ne voit guère Napoléon III, qui n’est pas de nature folichonne, écrire du