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bort veut me persuader de donner à l’Opinion Nationale, qui sera « fort italienne », une nouvelle étude sur Garibaldi. Je décline l’offre aimable qui, je le sus plus tard, était inspirée par Guéroult.

Les « petits Olliviers », amis de Jules Simon, ne parlaient plus que de ses volumes sur la Liberté, dans lesquels il affirmait que la liberté n’est liée à aucune forme de gouvernement. Nous disions entre nous : « Si Ollivier n’existait pas, Jules Simon l’eût inventé en sa propre personne. »

Louis Blanc, Schœlcher, Quinet, Charras, Clément Thomas, refusaient l’amnistie en des termes injurieux pour Napoléon III.

« Il n’a pas plus le droit de nous amnistier qu’il n’avait le droit de s’emparer de la France, » écrivaient-ils.

Et Victor Hugo jetait à Napoléon le Petit cette phrase lapidaire :

« Quand la liberté rentrera, je rentrerai ! »

« L’auteur des Châtiments ne peut accepter une grâce de celui qu’il a traîné aux gémonies, répétaient ses admirateurs. Il est dans un cadre héroïque, et se dresse, lui aussi, dans l’exil, sur un rocher anglais, comme Napoléon 1er. De là il juge de haut les petitesses du règne de l’héritier de Waterloo et il chante magnifiquement ses rêves ; ne vient-il pas d’atteindre les plus hautes sphères du génie poétique dans la Légende des Siècles ? »