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texte pour manifester en faveur de Victor-Hugo. On se pâme à certains vers comme celui-ci :


L’amour…
Ce sont les deux moitiés d’un cœur qui se retrouve.

L’émotion, l’ébullition, sont en permanence dans nos âmes…

La guerre est déclarée par la France à l’Autriche. On acclame l’armée au départ. Dès la fin de mai, les victoires se succèdent. Palestro, Magenta, Solférino, nous enorgueillissent. La France est triomphante, l’armée, notre armée, ajoute une gloire de plus à nos gloires.

J’arrivai chez Mme d’Agoult pour le dîner « païen ». Je ne connaissais pas Louis Ménard, ni Paul de Saint-Victor, mais de Ronchaud avait tant parlé déjà de moi à Ménard, qu’au bout d’une heure nous étions de vieux amis, disions-nous, — de « vieux complices », ajoutait Mme d’Agoult.

Paul de Saint-Victor, d’ordinaire très peu communicatif avec de nouveaux venus, — il détestait, prétendait-il, ceux qu’il ne connaissait pas, — se montra plein de verve dans cette causerie intime. C’était un fantasque. On se croyait son ami, il vous accueillait en étranger ; devenait-on glacial avec lui, il se jetait à votre cou. De Ronchaud, qui l’aimait fort sans nul souci de ses caprices, l’appelait indifféremment ou « le Klephte » ou « le nouveau Sophocle ».