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Le Pardon de Ploërmel me parut avoir été fait avec une recherche de simplicité qui rend l’œuvre très pure. Le grand souffle de Meyerbeer y passe, mais contenu dans les limites imposées parla forme de l’Opéra-Comique.

L’air du baryton : « Ô puissante magie », « la Valse de l’Ombre », « En Chasse », le trio final, furent extrêmement applaudis par une salle enthousiaste.

Alexandre Weill, témoin de mon ravissement, le redit à Meyerbeer, et il m’écrivit, quelques jours après, que le maître, très sensible à mes louanges, s’était rappelé ma faucille d’or en composant sa Chanson des faucheurs.

« Dites à Velléda, ajouta Meyerbeer, que bientôt, je l’espère, elle entendra mon Africaine. »

Depuis que Sophie Cruvelli avait quitté le théâtre, Meyerbeer refusait de laisser mettre l’Africaine à l’étude. Cette fois encore, après plusieurs répétitions, il trouva la Selika, qu’on lui proposait, insuffisante.

Mais la nouvelle se répand que les Autrichiens ont envahi le territoire piémontais. Un formidable courant d’opinion traverse le pays du Nord au Midi. La France ne songe pas à elle-même, mais aux dangers que court sa sœur latine, son alliée en Crimée. L’armée française a vu l’armée piémontaise à l’œuvre. Elle l’a reconnue vaillante ; mais que peuvent les forces