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marié à la fille de Victor-Emmanuel, le prince Napoléon.

Toutes les manifestations hostiles à l’Autriche et favorables à notre sœur latine étaient populaires.

La Ristori, la comtesse de Castiglione, la princesse de Belgiojoso, qui avait connu le prince Louis-Napoléon dans l’exil et conservait sur l’esprit de l’Empereur certaine influence, n’avaient cessé de prêcher leurs amis et leurs admirateurs dans le sens d’une intervention de la France pour délivrer Milan et Venise.

La Ristori, par son talent, par sa parole enflammée, multipliait, à chacune de ses apparitions à Paris, les partisans de l’unité italienne. La comtesse de Castiglione, merveilleusement belle, charmait le souverain. La princesse Belgiojoso ensorcelait Buloz et faisait la propagande la plus active à la Revue des Deux- Mondes.

Célèbre par sa beauté, par son esprit, par les amours qu’elle avait inspirés, celui de Musset entre autres, Christine de Belgiojoso, me disait Mme  d’Agoult qui la connaissait, la voyait et l’aimait, n’a qu’une passion : sa patrie !

Dali’Ongaro, son ami, me parlait d’elle avec ferveur. Cependant comme elle vieillissait, on commençait à la plaisanter. On la caricaturait, avec la légende :

« Brûlée de plus de feux (pour l’Italie) que je n’en allumai. »

« Elle n’est plus qu’une lampe sans huile, »