Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Avec de belles paroles amoureuses.

— Et puis, dans quelle pose ?

— À genoux.

— Justement, voilà ! M. de Rambuteau très péniblement se mit à genoux pour me déclarer son amour ; il eut des expressions adorables comme, par exemple, celle-ci : « Belle dame, mon cœur déchiré ne peut se recoudre que par vos mains. » C’est joli, n’est-ce pas ?

— Oh ! charmant !

— Je laissai donc mon amoureux à mes genoux, s’y appuyant les mains jointes. Il parla, parla, s’échauffant. Devinez ma réponse.

— Moi aussi, je vous aime !

— Non.

— Ma flamme répond à votre flamme.

— C’est trop faible.

— Bigre ! quoi alors ?

— Je suis à vous ! »

« Je me renverse dans mon fauteuil, lui retirant l’appui de mes genoux. M. de Rambuteau tombe à quatre pattes, gémit ; je sonne ma femme de chambre pour le relever, ce qui fut tristement difficile.

« C’est l’une des plus dangereuses aventures de ma vie, » ajoutait gravement Mme  de Pierreclos.

On imagine le joli succès.

La sœur cadette de Mme  de Pierreclos, Mlle  Valentine de Cessiat, autre nièce de M. de Lamartine, qui habitait chez lui et était devenue son