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Carnot pouvait être donnée en exemple à toutes. Elle était estimée plus qu’aucune autre dans le parti républicain. On parlait d’elle comme du modèle de toutes les vertus privées et civiques. « Elle est militaire, » disait son mari. Nous républicains, nous l’honorions comme les Romains honoraient Cornélie. Mme d’Agoult avait pour Mme Hippolyte Carnot un respect et une sympathie dont elle était peu prodigue pour les femmes des « ménages républicains » comme celui de M. Grévy et de bien d’autres. Elle restait aristocrate inconsciente.

« Mme Carnot a été héroïque en 1851, me raconta Daniel Stern, redevenant historien ; elle encouragea son mari à la résistance contre Louis-Napoléon : « Si tu meurs, lui dit-elle, tu légueras à tes fils l’exemple que tu as reçu de ton père. » Ne sont-ce pas là d’admirables paroles, ajoutait Mme d’Agoult, dignes de tous les temps qui ont créé des héroïnes ? »

Le 1er janvier 1859, grand émoi dans tout le pays, grande agitation parmi nous, qui sommes à la fois ennemis de l’empire et partisans de l’unité italienne, à la lecture des paroles officielles dites par Napoléon III à l’ambassadeur d’Autriche : « Je regrette que nos relations ne soient pas aussi bonnes que par le passé. »

Le mariage du prince Napoléon et de la