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cial. Au lieu d’initier la femme aux puissants réconforts du dévouement aux autres, vous lui avez jeté en pâture le dérèglement de la passion personnelle, l’union libre.

« La femme a des exigences de dignité qu’elle ne peut trouver dans l’amour sans règle et sans devoirs sociaux. Ces exigences, elle les satisfera un jour, dans une association aux travaux de l’homme, dans une participation à ses charges. Elle imposera au compagnon de sa vie la conscience d’une valeur égale à la sienne, non dans des identités, mais dans des équivalences. La femme a besoin de respect, c’est sa puissance vis-à-vis de ses enfants, sa garantie sociale.

— Vous me récitez votre lettre à Alphonse Karr (je la lui avais donnée à lire) et vos idées anti-Proudhoniennes. Je les connais, me répondait Arlès-Dufour. Je vous le dis une fois pour toutes et je déclare que la beauté de la femme lui confère la supériorité. La chair doit être réhabilitée, la passion est divine. Dieu, étant tout ce qui est, a donné la beauté dominatrice à la femme pour rétablir les équilibres de puissance avec l’homme.

— Toujours le principe abominable de l’aristocratie du saint-simonisme, répliquai-je : le grand nombre esclave sans appel des supériorités de la beauté ou du capital. Une royauté au profit du petit nombre. Je n’admettrai jamais cela, je suis démocrate.