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plus que la participation du travail, n’ont la généralité, la grandeur, de la répartition et de la participation phalanstériennes.

Si j’ai résumé les faits que je viens d’indiquer, c’est qu’il nous fallait les connaître, c’est qu’ils « vivaient » encore dans ceux avec qui tous les jours nous causions, que nous avions pour amis.

Je n’acceptai pas le banquet, mais j’allai un soir chez le Père Enfantin avec Arlès-Dufour, qui vint me prendre. Je remerciai le chef de l’école saint-simonienne de l’honneur que son invitation m’avait fait et dont je m’étais sentie indigne. Une très belle et assez forte dame recevait. Le Père Enfantin conservait ses principes sur l’affranchissement complet de la femme.

Quoiqu’il habitât Lyon, Arlès-Dufour venait fréquemment à Paris. Peu à peu il m’adoptait, disait-il. Mon affection pour lui grandissait à chacun de ses séjours. Il parlait de moi à Mme  Arlès-Dufour, à ses enfants, me préparant cette maternité, cette fraternité incomparables, qui ont été l’une des meilleures joies de ma vie. L’amitié d’Arlès-Dufour, de celui que bientôt j’appelai : « Père, » suivant son désir, trouvait cent moyens d’être active et bienfaisante. Il m’inspirait une affection telle que je lui confiai tous mes chagrins. Il écrivit à mon père et bientôt ils dirent nous en parlant de moi. Je me sentis beaucoup plus fermement défendue par mon père, qui craignait les me-