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hebdomadaires de la rue Taitbout firent des conversions nombreuses. Les fils, le « Père », développaient dans ces conférences le principe que toutes les institutions sociales doivent avoir pour but l’amélioration morale, intellectuelle et physique, de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre.

Un grand courant métaphysique, alimenté par les hérédités du christianisme, et inutilisé à cette époque par la France voltairienne, trouva son issue dans le saint-simonisme et lui amena tout ce qu’il y avait en France d’âmes généreuses et utopiques qui croient de tout temps aider aux évolutions sociales.

Tant que les saints-simoniens prêchèrent leurs doctrines à l’état théorique, le gouvernement de Louis-Philippe les toléra, eux et leur journal Le Globe.

Mais lorsque l’École devint une Église et qu’il s’agit d’en fixer les dogmes, il y eut des discussions violentes, même parmi les frères, qui tous n’étaient pas en accord parfait sur l’abolition générale des privilèges de naissance, sur la transformation totale de la propriété, sur la nécessité de supprimer le prolétariat, et surtout sur la nouvelle conception sociale d’Enfantin, de vouloir régler la condition de la femme par le plaisir.

Olinde Rodrigues, Jean Reynaud, Bazard, Hippolyte Garnot, révoltés dans leur sens moral, se détachèrent les premiers, refusant d’ad-